Poitiers Années 30
Auteur(s) : Gérard Simmat | Pages : 232 |
Parution : Décembre 2003 | Chapitres : 14 |
Éditeur : Editions Geste | Prix indicatif : 50 € |
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Cétait à Poitiers, dans les années 1930... Gérard Simmat s'appuie sur une exceptionnelle iconographie de près de 700 documents pour faire revivre les commerces, l'instruction publique, les arts et spectacles et les festivités à cette époque. Au fil des pages se dévoilent les images chères aux lecteurs poitevins qui retrouveront, pour les uns, leur jeunesse enfouie, pour les autres les décors de la vie quotidienne de leurs parents. Les photographies abondamment commentées, et pour la plupart inédites, rendent compte des scènes de vie poitevines prises sur le vif. (...) À travers la description de ce Poitiers éternel, c'est le portrait de ses habitants qui se dessine en filigrane...
Quelques extraits du livre
Arts, beaux-arts, spectacles, presse & imprimerie (page : 165)
Le cinéma du Théâtre municipal, encore appelé le Municipal, est le seul à proposer des séances de cinéma à Poitiers en 1908, et encore seulement les jours creux. Il subit ensuite la concurrence du Familia, puis du Castille, puis l'explosion du Majestic. L'incendie de la cabine de projection, en 1929, n'arrange pas ses affaires, surtout que le film projeté s'appelle La Volga en flammes! Le cinéma municipal va-t-il cesser son exploitation? La question est bien posée dans l'Avenir de la Vienne du 4 avril 1931. C'est la municipalité Morain qui a fait construire le Théâtre de la Nature, dans le grand pré de Blossac. Ce Théâtre est en déficit chronique chaque année depuis son ouverture. Le Théâtre municipal en régie alterne le passage des tournées et les films. Le Conseil municipal se déjuge, quelques semaines plus tard, en faveur du système d'exploitation... en régie. Quelques mois auparavant, est envoyée une motion des deux directeurs des cinémas privés, demandant l'arrêt des séances de cinéma au Théâtre municipal, contre le monopole des tournées théâtrales. Cette motion a été évincée par le Conseil municipal. En réaction, l'un des directeurs fait construire une grande salle de spectacles qui attire les plus grandes tournées théâtrales, et apporte une concurrence dangereuse pour le Théâtre municipal.
COMMERCES ARTISANAT & INDUSTRIE (page : 91)
En 1933, le nombre des habitants de la Vienne payant la patente commerciale est d'environ 14450 et celui des ouvriers des différentes industries est d'environ 20000. Le commerce et l'industrie sont réputés peu développés dans ce département, surtout agricole. C'est donc le commerce des produits agricoles qui tient le premier rang, de même que les industries les plus nombreuses sont celles de la minoterie, de la beurrerie et de la fromagerie. Cependant, depuis plusieurs années, des usines d'importance moyenne se sont créées, mais la très grande industrie reste encore inconnue. À Poitiers, sont cités, comme ayant une certaine importance : imprimerie, brosserie, fabrication des lessives, savons et produits chimiques, usines de préparation des peaux d'oie et de cygne et de duvets de toutes sortes, ateliers de construction mécanique, fabriques de meubles de style, petites fabriques de tricot, chemises et broderies, carrosserie automobile, fabriques de galoches et de chaussures diverses, malterie...
DESCRIPTION DE LA VILLE (page : 16)
LA VILLE DE POITIERS est riche de 41546 habitants au recensement de 1931. Anciennement Limonum, puis Pictavium, elle devient commune en 1132. Elle est qualifiée, dans les revues des années 1930, de ville aristocratique et bourgeoise. Par délibération du 10 février 1920, Poitiers a pris comme filleule la commune de Remereville, dans l'arrondissement de Wonces en Meurthe-et-Moselle. C'est à cet endroit que s'est distingué, en 1914, le fameux 125e Régiment d'Infanterie. (...) La ville contient de nombreux établissements d'instruction publique et privée, des sociétés savantes, des écoles mixtes, des sociétés de sport, une école des Beaux-Arts, une école de musique, un Théâtre municipal. Les établissements d'assistance comprennent un bureau municipal de bienfaisance, deux hospices, un asile d'aliénés, des crèches, ouvroirs et sociétés charitables privées, une institution de sourds-muets et d'aveugles.
L'INSTRUCTION PUBLIQUE (page : 148)
Dans les écoles publiques de Poitiers, au 1er décembre 1928, il y a 27063 inscrits dont 23638 présents. Dans le cadre des écoles primaires, on note 5621 inscrits et 5107 présents. La population scolaire de la ville de Poitiers est, au 1er décembre 1930 la suivante : dans les écoles maternelles il y a 408 garçons et 412 filles, dans les écoles élémentaires il y a 15126 garçons et 11863 filles, et dans les écoles primaires de Poitiers il y a 5403 élèves et 150 centres scolaires. Les indemnités de logements aux instituteurs, au début des années 1930, sont pour un célibataire de 1600 F, pour un ménage sans enfants de 2500 F et pour un ménage avec enfants de 3000 F. Les fêtes du cinquantenaire de l'école laïque sont prévues pour les 13 et 14 janvier 1931. La distribution des prix des écoles communales de Poitiers, se déroule, comme chaque année, au mois de juillet. Le cliché montre les élèves de l'école Saint Germain en 1929 ave le maître d'école M. Guillon.
LA VIE MILITAIRE (page : 186)
L'ÉCOLE MILITAIRE D'ARTILLERIE DE POITIERS est constituée en octobre 1923. Parallèlement, sont réorganisés à Fontainebleau, l'École d'Application d'Artillerie et le Centre d'Instruction Automobile. Le but de l'École militaire d'artillerie de Poitiers est d'assurer la formation des sous-officiers et élèves-officiers de l'armée d'active (appartenant à l'artillerie métropolitaine et coloniale), la formation des élèves-officiers de réserve (provenant soit de la préparation militaire supérieure, soit des pelotons préparatoires interrégionaux), et le fonctionnement des cours de perfectionnement des sous-officiers de carrière (de l'artillerie métropolitaine et coloniale.) D'autres cours fonctionnent comme le cours de tir des lieutenants d'artillerie d'active, et le cours d'officiers orienteurs et d'officiers d'antenne pour les sous-lieutenants de réserve. Jusqu'en octobre 1928, l'École assure aussi l'instruction des sous-officiers, élèves-officiers de l'armée active appartenant au Train des équipages militaires. Du mois d'octobre 1926 à celui de 1929, elle instruit également les élèves-officiers d'administration du service de l'artillerie.
LES AVANCEES SOCIALES (page : 31)
La Maison du Peuple est créée, lors du Conseil municipal du 23 décembre 1929, à la place de l'ancienne École primaire supérieure de garçons, rue Arsène-Orillard. Le devis des dépenses est de 643 000 F, dont 170000 F de subventions de l'État. Les travaux durent jusqu'au milieu de l'année 1930, et la Maison est ouverte à la fin de l'année 1930, aux différents organismes. Sur sa façade, est inscrit Pax Labor et en dessous Liberté Égalité Fraternité. Le Conseil municipal du 2 juin 1931 fixe l'inauguration de la Maison du Peuple les 27 et 28 juin 1931. Elle est l'objet de nombreuses réunions. C'est le cas, pour les impôts, le dimanche 19 mars 1933, où est organisée, à la Maison du Peuple, une grande manifestation, sous l'égide du Syndicat des contribuables de la Vienne, contre l'accroissement des charges fiscales. Il est demandé, d'une part, la réduction immédiate du train de vie de l'État, et d'autre part, l'abaissement du taux excessif des impôts... On croit rêver!
LES CULTES (page : 63)
Une journée au collège privé Saint-Joseph en 1930
LES FESTIVITES (page : 225)
LA DEUXIEME BRADERIE DE 1932 La vente publique à Poitiers commence le lundi 11 juillet à 8h du matin et se termine le soir à 20h. Les emplacements doivent être complètement débarrassés deux heures après la clôture. Les commerçants ont droit de priorité pour occuper les emplacements situés devant leurs magasins, et pourront par dérogation occuper l'intégralité du trottoir et une partie de la chaussée. Un espace libre suffisant doit cependant être respecté pour que les badauds visitent les étalages. Les particuliers ne pourront vendre que des objets personnels usagés. La vente de toute espèce de marchandise est permise. La ville perçoit directement, du Comité d'organisation, une somme forfaitaire de 1500F pour droits de place. La vente en voiture est formellement interdite.
LES POITEVINS ET L'ARGENT (page : 191)
Les Poitevins peuvent acquérir des actions locales au début des années 1930. C'est le cas de celles de la Société de Léon Baillargeau, spécialisée dans le traitement des peaux d'oies, une grande spécificité de l'industrie de la Vienne à l'époque (...)
LES SERVICES DE SANTE (page : 81)
Les bâtiments de la clinique de la Providence sont situés au n°1, rue du Moulin-à-Vent (La photographie représente une salle d'opération de la clinique à cette période). L'impuissance thérapeutique demeure une constance de l'époque : il faut attendre le début des années 1950 pour que le quotidien change réellement. Néanmoins il serait inexact de dire que rien ne bouge. On dénote les premiers succès des sulfamides, puisqu'en 1936, le Prontosil et le Rubiazol guérissent leurs premiers malades. La pharmacopée s'est enrichi du phénobarbital dans l'épilepsie depuis 1912 et du premier flacon d'insuline depuis 1921. L'héparine apparaît en 1937, date du premier congrès international d'hématologie à Münster. La pénicilline, discrètement arrivée au monde, en 1928, est seulement considérée, pendant plusieurs années, comme un vulgaire réactif de laboratoire, et il faut attendre le 25 mai 1940 pour que s'ouvre l'ère de l'antibiothérapie moderne.
LES TRANSPORTS (page : 42)
LES CHEMINS DE FER D'ORLÉANS comprennent les lignes de Paris à Bordeaux, de Poitiers à Limoges et Saint-Sulpice Laurière, de Poitiers au Blanc et à Argenton, avec embranchements sur Port de Piles, Châtellerault et Montmorillon. (...) La compagnie met en marche des trains supplémentaires, en plus des trains réguliers, pour des manifestations importantes, comme pour la fête organisée par les Amis de Sanxay, à la date du 29 juin 1930. LES CHEMINS DE FER DE L'ETAT comprennent les lignes de Poitiers à La Rochelle, de Poitiers à Nantes, et de Poitiers à Angers. Il n'y a pas de gare spéciale : à Poitiers, celle d'Orléans est commune aux deux réseaux. Lors d'un Conseil municipal, il est voté le rejet d'un passage souterrain à la gare de Poitiers, pour un montant de 916000 francs. Par contre, il est prévu l'amélioration des relations de Poitiers avec La Rochelle. De nombreuses manifestations sont organisées chaque année, comme l'élection de La Reine des cheminots, en février 1931 ou le banquet du sanatorium des cheminots le dimanche 22 février 1933, avec M. Avizou, le président du Comité du Sanatorium des cheminots.
SOCIETES ET UNIONS (page : 54)
Les sociétés approuvées sont au nombre de 106 dans la Vienne, dont 31 à Poitiers, par exemple: Instituteurs et institutrices laïques du département Cantonniers du service vicinal Scieurs du Progrès Association fraternelle des anciens combattants des colonies Fraternelle et Mutuelle des anciens employés des chemins de fer Employés de commerce et comptables de la ville Scolaire des cantons de Poitiers La Villedieu Vouillé et Vivonne Prévoyance des pharmaciens de la Vienne Association des gardes champêtres de la Vienne Amicale des gardiens de la Paix de la ville (document ci-dessus) Scolaire des patronages et écoles privées du Poitou Prévoyants des ouvriers boulangers du dépôt Mutuelle retraite des anciens combattants Sourds-muets du Poitou et du Limousin Employés des usines à gaz et à électricité Employés des tramways électriques de Saint-Hilaire Mutualité maternelle du département Secours mutuels des ouvriers brossiers de la ville, etc...
Sports, sportifs & associations sportives (page : 205)
La Vienne est historiquement une pépinière de champions cvclistes. Le CAP (Cycle Amical Poitevin) est fondé, en 1899. par MM. Beauvais, René, Porulu, Pougnard, Mongolfier. Le CAP gagne de nombreuses courses régionales soit en individuel soit par équipes. C'est le cas du challenge Henri Dejoie par trois fois, dont la première en 1922, le challenge Sigrand en 1924, 1925 et 1926, le challenge de la ville de Poitiers en 1927, la coupe du Journal de l'Ouest en 1928. Les bleu et blanc ont pour grands rivaux ceux du Véloce Club Poitevin.
VIE AGRICOLE, FOIRES, MARCHES (page : 119)
Le vignoble et les vins de la Vienne sont célébrés au Congrès des viticulteurs du Centre et de l'Ouest qui se tient à Poitiers le 20 mars 1932. Dans la Vienne, la récolte réelle de 1930 dépasse 500000 hectolitres et celle de 1931, approche de 600 000 hectolitres. Les vins blancs forment près des deux tiers de la récolte totale. Les deux cantons de Poitiers font partie des Plaines du Poitou, et possèdent une forte proportion de terres plantées en vigne, loin derrière le canton de Neuville-de-Poitou cependant. Dans ce territoire se distinguent, pour le vin blanc, les vignobles à Folle Blanche et ceux à Chenin. On ne s'étonnera donc pas que de nombreux propriétaires de terrains poitevins aient leurs pieds de vigne, souvent pour une consommation toute personnelle et ce, jusqu'au coeur de la ville, comme ici en haut de la rue de la Chatonnerie en 1935.
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