Poitiers occupé, Poitiers Bombardé
Auteur(s) : Gérard Simmat et Jean Marie Augustin | Pages : 208 |
Parution : Mars 2013 | Chapitres : 2 |
Éditeur : Geste Editions | Prix indicatif : 35 € |
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Dans Poitiers occupé, les Allemands sont partout. Les vainqueurs s'insinuent dans tous les interstices du quotidien et c'est la raison pour laquelle ils sont comparés aux doryphores qui infestent les champs de pommes de terre. Les vaincus sont bien obligés de vivre au rythme imposé par l'occupant, de respecter leurs horaires, ainsi que le couvre-feu. La masse compacte des uniformes feldgrau (vert-gris) investit les cafés. Des concerts de musique militaire ont lieu sur la place d'Armes. Un institut Allemand est établi dans les locaux de la Faculté des Lettres. Cette bien triste occupation dure plus de 52 mois.
Quelques extraits du livre
Avis à la population de Poitiers (page : 194)
Affiche de la Préfecture de la Vienne, placardée dans la ville de Poitiers, après le bombardement du 13 juin 1944. Source Médiathèque François Mitterrand de Poitiers. Cliché Olivier Neuillé.
Des planches contre les pillards... (page : 138)
"Là, le spectacle est saisissant: on trébuche dans les fils et les gravats, il fait nuit noire. Il n'y a plus d'hôtel du Palais ! Un éboulement de pierres et de poutres brûlantes bouche l'entrée de notre maison qui n'a plus de toit et brûle au deuxième étage, rendant son entrée impossible."
En détente (page : 53)
Fête bachique le 11 août 1940. Un soldat, torse nu, est assis à califourchon sur une barrique, à ses côtés ses camarades boivent du vin dans leurs quarts.
La destruction du pont de chemin de fer (page : 27)
Devant l'avance des Alliés, les armées allemandes qui se trouvent dans le Sud-Ouest reçoivent l'ordre de se replier sur Dijon, via La Châtre, Châteauroux et Bourges. Le 22 aoüt 1944, la Gestapo et le SD quittent Poitiers, en emmenant dans leurs fourgons des miliciens et des membres des partis collaborationnistes. Le 31, c'est le tour de la Feldkommandantur qui se retire après avoir ordonné de détruire le pont de chemin de fer à la porte de Paris.
La seule survivante d'une famille de sept (page : 101)
"On ne peut oublier cette terrible nuit du 12 au 13 juin 1944, où tant de vies ont été sacrifiées, et je me pose souvent cette question, même encore 60 ans après : Pourquoi eux et pas moi ? Pourquoi étant près de ceux que j'aimais, le seigneur m'a-t-il laissé vivre ?"
Les Allemands quittent Poitiers (page : 75)
Soldats à bicyclette empruntant le pont Joubert et la rue de la Croix-Rouge.
Majestic (page : 85)
Une autre bombe sur une maison du boulevard Pont-Achard. C'est l'affiche des films passés au cinéma Majestic qui nous renseigne le mieux sur la date. On distingue le film Le Lien sacré sorti en 1939, le film Si tu m'aimes (avec Arletty) sorti en janvier 1938 et J'ai deux maris de W. Lang sorti en 1937.
Nos alertes (page : 106)
Témoignage du Dr Henri Mercier - d'après son carnet personnel, rédigé en 1944, en souvenir de quelques alertes. Les notes prises par le Dr Mercier s'étalent du mardi 13 juin 1944 au mercredi 17 janvier 1945, date de la dernière alerte de 20h à 20h45.
Si nous étions restés dedans... (page : 167)
"Cette nuit là, nous avons été réveillés par le bruit des bombes. Lorsque j'ai ouvert les volets, j'ai vu le ciel éclairé de fléchettes. Mon mari avait garé son taxi dans la cour. On s'y est réfugiés un moment, puis on est sortis. Nous sommes allés alerter les propriétaires qui vivaient à côté. Je leur ai dit : C'est pour nous, il faut sortir de là. Nous voulions fuir la ligne de chemin de fer, endroit stratégique. Mais ils ont voulu rester..."
Un sauveteur dans les décombres (page : 184)
"Le bombardement m'a surpris rue Carnot. Surpris n'est pas le mot juste, car dans la journée du 12, on m'avait murmuré à l'oreille : c'est pour cette nuit, il y a eu un message à la radio anglaise ! Sans y croire vraiment, je m'étais néanmoins couché sans me déshabiller et j'ai pu ainsi descendre rapidement dans un abri près de ma chambre. Me voilà dans une cave spacieuse, propre, profondément creusée, comme de nombreuses caves du centre-ville, avec des murs épais, en compagnie de quelques autres personnes. Le silence est meublé du bruit sourd des bombes."
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