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"Les ""Robuchon"" bleues : les premières cartes éditées localement ?"
"Jules César Robuchon (1840-1922) est un photographe vendéen, qui expose ses premières photographies à Paris dès les années 1860. Il est l'auteur du remarquable ouvrage illustré ""Paysages et Monuments du Poitou."" Les premiers specimen de cet ouvrage sont envoyés à la SAO le 20 avril 1882. Les premières livraisons de la partie consacrée au département de la Vienne débutent en janvier 1886. Jules Robuchon a reçu la médaille d'argent à l'Exposition universelle de 1889. Jules Robuchon s'installe à Poitiers en mars 1898. Pionnier de la photographie à Poitiers, il réalise parfois des expositions de photographies en plein air. Il est le successeur de Perlat à la SAO. C'est en effet l'année précédente que Victor Merken reprend le studio photographique d'Alfred Perlat au n° 5 rue du Puygarreau. Jules Robuchon est un sculpteur réputé: il ouvre sa galerie et sa boutique au n° 3 rue du Moulin-à-Vent. Il crée en 1905 et dirige depuis cette date le Syndicat d'initiative des voyages en Poitou, qu'il installe rue Victor-Hugo. Les deux fils qu'il a eu de son premier mariage ont laissé leur nom à la postérité : Gabriel sous celui de Merovak (l'homme des cathédrales) et Eugène comme explorateur (disparu en 1907 lors de l'une de ses expéditions.) Les descendants de Jules Robuchon continueront d'éditer des cartes postales sous son nom après son décès en 1922 et ce jusqu'au début des années 1950. Sur un courrier à en-tête en date du 20 septembre 1911, on retrouve les caractéristiques de l'activité de Jules César Robuchon telle qu'il la voyait : ""Ad utilia per angusta"" - Paysages et Monuments du Poitou - publiés sous les auspices de la Société des Antiquaires de l'Ouest - avec notices rédigées par plusieurs de ses membres - par Jules Robuchon, photographe de la Société artistique des monuments de la Vallée de la Loire - lauréat de la Société française d’archélogie depuis 1864 - direction artistique et rédaction 3, rue du Moulin-à-Vent - cartes postales illustrées du Poitou composées de 1500 sujets, monuments, paysages et costumes poitevins sur les départements de la Vienne, des Deux-Sèvres et de la Vendée. La carte bleue sur fond blanc ou cyanotype est issue d’un des procédés utilisables par les imprimeurs.Le cyanotype a été créé par William Herschel en 1842. C’est une variante simplifiée du procédé photographique : la feuille du tirage, préalablement badigeonnée d’un mélange de citrate de fer et de ferrocyanure de potassium, est exposée, une fois sèche, sous un négatif à la lumière du jour. Le résultat est un tirage en bleu et blanc. Faute d’un matériel d’impression adéquat et suffisamment efficace, Jules Robuchon utilise cette technique pour ses premières cartes postales, dans la première moitié de l’année 1900. Il les signe de ses initiales JR à la main, les titre à la plume puis introduit son tampon et un texte imprimé. Le photographe va pour cela utiliser des photographies de son immense stock, tantôt récentes (comme celles du village noir de l’exposition de Poitiers en 1899, parfois apparues dans sa brochure “ Expositions, concours et fêtes de la ville de Poitiers, photographiés par Jules Robuchon, libraire-photographe-éditeur et statuaire ”, imprimée par R. Bergeret et Cie à Nancy ), tantôt plus anciennes (comme celles tirées de son ouvrage Paysages et Monuments du Poitou de 1886 pour la Vienne.) Cependant le grand public de l’époque n’apprécie pas obligatoirement cette couleur bleue des images. Au bout de quelques mois à peine, Jules Robuchon abandonne cette fabrication artisanale et fait imprimer ses séries suivantes, en phototypie, chez Bergeret à Nancy. Il reprend dans les séries suivnates les thèmes qui ont plu à sa clientèle, ce qui fait que certains clichés de la série bleue, bien que très intéressants, ne seront pas repris par la suite. A quelle date JR a-t-il créé sa première carte postale bleue ? Certainement dans les tous premiers mois de l’année 1900. La première trace objective et officielle est celle du journal l’Avenir de la Vienne du 29 juin 1900. Il est écrit dans le texte : “ C’est donc une collection d’une rare valeur artistique que M. Robuchon offre aujourd’hui à la curiosité des Kartophiles (sic) Elle comprend un millier de sujets, un garnd nombre de costumes poitevins, ces derniers ne devant être tirés que sur commande. Leur tirage, par un procédé spécial au cyanure, a permis de réaliser un vaporeux, une légèreté de touches qu’on chercherai en vain dans les productions similaires... ” Il est à noter les 1000 sujets proposés (1500 vers 1910) qui confirme que tous les clichés anciens pris par JR depuis 1861 sont accessibles sur commande. Chacun peut commander le sujet de son choix. Quelques exemplaires sont certainement tirés et exposés dans son atelier, pour attirer le client et les commandes. Les première cartes poitevines, dont les exemplaires restent rares, sont signées à la main des initiales JR, sans légende associée. Très rapidement, tout en conservant cette signature, le photographe établit une légende, écrite de la même façon à la plume, directement sous la photographie sélectionnée. Dans une version ultérieure, les initiales JR sont toujours présentes mais le texte est imprimé, en général c’est une reprise des textes de légende des Paysages et Monuments du Poitou. C’est ensuite l’apparition, toujours dans un délai très raccourci, du tampon encreur “ PHOT. Jules ROBUCHON, Poitiers ” que JR introduit tout d’abord sur de très rares documents en bas et à droite de la carte (en plus de sa signature JR et de son texte à la plume), avant de le mettre définitivement de façon verticale et sur le côté gauche de la carte de haut en bas. C’est dans cette version qu’ont été retrouvées le plus grand nombre de cartes primitives du photographe. Une série inhabituelle est représentée par sept clichés du village noir (série pour l’instant connue à un seul exemplaire), pris en 1899 (cf. supra) et pour lesquels il n’y a que le tampon sans aucune légende, comme si ces clichés n’avaient pas trouvé preneurs à l’époque de leur fabrication locale. Bien sûr, il existe des cartes avec tampon et légende imprimée, ce qui n’est pas pour nous étonner. Nous ne serons pas plus étonnés par l’existence des mêmes supports pour des clichés de la Vienne mais aussi des Deux-Sèvres et de la Vendée. Néanmoins les recherches spécifiques ont été faites pour le seul département de la Vienne (où sont recensés une soixantaine de modèles), tandis que seuls quelques exemples seront donnés pour les deux autres départements. On trouve par exemple une série de 5 cartes différentes sur Saint-Benoît, 4 cartes sur Chauvigny, 5 sur des châteaux (Les Trois Moutiers, Ternay, Prinçay, Veniers, Vouneuil sur Vienne.) Sur les Deux-Sèvres, il est montré aussi 5 châteaux (Bressuire, Chef-Boutonne, St Loup sur Thouet, Villex et x.) Les exemples donnés sur la Vendée sont plus animés, non pas tant le clocher de l’église Notre-Dame que la rue X un jour de foire ou que ce magnifique cliché d’une huttière des marais de la Sèvre. Si tous les clichés sont issus des trois départements annoncés par JR dans son en-tête, nous avons eu la surprise de trouver deux documents du même type sur la ville de Lourdes, lors d’un pèlerinage suivi par le photographe.. La véritable surprise reste cependant cette carte bistre, intitulé “ Cour du Lycée ” qui a tous les aspects ces cartes primitives bleues , avec la signature à la main et légende à la plume. Un essai sans lendemain ? Quelques mois après avoir diffusé, à une faible échelle ces cartes bleues, Jules Robuchon va passer à la vitesse supérieure, en faisant imprimer ses séries suivantes en très grand nombre, chez R. Bergeret et Cie à Nancy, un des grands spécilistes de la phototypie à l’époque. Elles reproduisent souvent les vues des Paysages et monuments du Poitou et reprennent parfois mais pas toujours les cliché utilisés pour les cartes primitives. Il va en offrir 680 à la SAO en 1901..."
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